19 décembre 2006

Manifeste légitimiste, Conclusion et perspective : le légitimisme dans la société actuelle

“La formation politique ne peut être abandonnée au hasard des lectures ou d’influences familiales mais doit être confiée à une action de formation doctrinaire systématique
et persistante”. Salazar.

“Vous tous mes frères, si vous êtes condamnés à voir le triomphe du mal, ne l’acclamez jamais, ne dites jamais au mal : Tu es le bien ; à la décadence : Tu es le progrès ; à la nuit : Tu es la lumière ; à la mort : Tu es la vie...” Cardinal
Pie.

CONCLUSION ET PERSPECTIVE

Le légitimisme dans la société actuelle

En parlant du bilan de la démocratie, Son Excellence Monseigneur Lefebvre nous dit dans un de ses livres les plus répandus :

“...cinq révolutions sanglantes (1789, 1830,1848, 1870, 1945,) quatre invasions étrangères (1815, 1870, 1914, 1945,) deux spoliations de l’Eglise, bannissement des ordres religieux, suppression des écoles catholiques, et laïcisation des institutions (1789, 1901), etc...”
Ce tableau, quoique partiel, donne un sentiment juste du véritable héritage que la démocratie laisse sur son chemin. Au delà d’une historiographie falsifiée, orientée, étrangère, qui a colonisé même les milieux catholiques ; au delà d’un quotidien facile et rassurant, il trahit et retrace le lien historique et permanent qui unit la démocratie au désordre et à l’apostasie. Réalité qu’un penseur, que Monseigneur Lefebvre aimait citer ; Charles Maurras, nous résume dans ces quelques mots : “la démocratie c’est la mort”.
Devant un tel état de fait, expérimental, évident, nous serions en droit de penser que les bons principes politiques font l’objet d’une défense nécessaire et de grande envergure. Nous serions en droit de penser que le manifeste arrive sur un terrain et à une époque propice et favorable. Malheureusement le mal démocratique est si bien engagé, que la réalité, si évidente soit-elle, ne bénéficie plus de la même cohérence qu’au début du XXe siècle ou qu’au XIXe.
Ce lien, cette réalité, il n’y a guère que les ennemis du bien commun à l’admettre, communistes et francs-maçons, eux qui ont choisi ce régime dans tous les pays où ils se sont installés, après une réflexion ne laissant aucune place au hasard, car “en toutes choses qui ne naissent pas du hasard, la forme est nécessairement la fin de l’action”. C’est bien qu’ils y reconnaissaient le meilleur conducteur de leur électricité, comme le dit Don Félix Sarda y Salvany.
Pour la société actuelle, le manifeste paraît démesurément dépassé, outrancier, idéaliste. Sans même parler de la majorité des Français qui ne mesurent plus que suivant leurs intérêts et leur imagination, même dans les milieux plus conscients du combat qu’il faut mener pour la religion, Le pays... Le légitimisme n’est plus d’actualité car trop inadapté aux mentalités. Le mieux n’est il pas l’ennemi du bien ? La politique n’est elle pas l’art du possible ?
Certes quand on ignore les faits historiques les plus connus, quand on ignore les bases les plus évidentes et certaines de la politique : tout est possible. Tout est possible dans les livres, dans les rêves, et par les chimères qui empoisonnent notre univers depuis le contrat social. Mais alors il ne s’agit plus de politique, il ne s’agit plus de l’art du possible. Et si l’objectif de celui qui avance ce raisonnement est le bien commun, il s’agit même d’un art impossible.
En fait, avant de parler et de vouloir une politique à peu près cohérente, il faut maîtriser les règles de la politique, et le démocratisme ne prépare pas du tout à cette maîtrise, au contraire il en affranchit l’esprit. Cet affranchissement, beaucoup en sont victimes.
Pourquoi est-on passé d’une époque où ses victimes étaient peu nombreuses à une époque, devinée par le cardinal Pie, où ses victimes sont si nombreuses qu’elles accusent les légitimistes “survivants” d’être les victimes, du fait de leur petit nombre ?
Nous touchons du doigt un des socles sur lequel la démocratie est basée : l’influence d’un milieu sur les membres qui le composent. Par une conséquence de sa nature d’être social, l’homme se trouve vis-à-vis des idées et du comportement ambiant comme un morceau de sucre dans du café : par simple capillarité il subit petit-à-petit les pires évolutions. Pour résister à cette influence, il faut beaucoup de vigilance, et lutter.
Comment se traduit cette vigilance actuellement ? Par la prière, bien sûr, sans laquelle personne ne peut espérer résister à rien. Mais pas seulement par la prière, car elle ne suffit pas. En effet Notre-Seigneur Jésus-Christ n’a pas dit “priez”, mais “veillez et priez”.
Cette veille, c’est l’étude, “systématique et persistante” afin de mieux connaître les domaines religieux, historique, politique, chacun suivant ses possibilités. Cette étude est nécessaire non seulement pour soi, pour résister à l’influence pernicieuse, on l’a vu, des mauvaises idées et des mauvais comportements, mais également pour la société. Nous avons le devoir apostolique d’éclairer notre prochain pour qu’il puisse connaître une vérité que son entourage s’empresse de lui cacher, et pour regrouper toujours plus de personnes acceptant d’étudier et de défendre la doctrine légitimiste.
C’est l’objectif de l’U.C.L.F. et de ce manifeste de contribuer à une renaissance catholique par l’étude d’une saine politique dégagée du carcan de plomb que le suffrage universel fait peser sur cette science. En effet si plusieurs mouvements, souvent animés par des catholiques, situent leur combat dans le domaine de la cité, ils refusent de prendre position sur le plan politique, et dans leur structure on peut côtoyer des tendances politiques diverses et même opposées ! Agir dans la cité sans faire de politique ! !
C’est abandonner les intelligences à l’erreur dans ce domaine. Domaine dont l’importance est démontrée par le nombre et la persistance des erreurs qui s’y appliquent.

L’Union des Cercles Légitimistes de France

Ce mouvement créé par Gérard Saclier de la Bâtie, et présidé actuellement par son fils a pour objectif de créer un lien entre un certain nombre de cercles légitimistes provinciaux, et d’aider à la formation de nouveaux cercles quand des personnes de bonne volonté souhaitent dans une région donnée se regrouper pour étudier la doctrine légitimiste.
Il organise directement peu de manifestations. Loin de la centralisation jacobine, il préfère appuyer les initiatives locales sur le plan logistique, doctrinal... C’est ainsi que plusieurs cercles organisent des journées de conférences, de rencontres, des pèlerinages historiques, auxquelles participe l’U.C.L.F.

Un organe de liaison nationale paraît tous les trois mois “la Gazette Royale” regroupant des articles historiques, politiques, religieux… dont les auteurs sont dispersés dans toute la France. Plusieurs cercles disposent également de revues dont la diffusion est plutôt régionale.
Tous les ans l’U.C.L.F. organise une université d’été depuis 1990, dénommée depuis “camp chouan” à laquelle la participation - si elle est modeste - n’en est pas moins soutenue. Depuis sa création, quelque 200 personnes sont passées au “camp chouan”. Certaines se sont engagées franchement dans le combat légitimiste, la plupart ont été et sont restées favorables à nos idées, mêmes si elles n’ont pas toujours le temps de les défendre. La rédaction et la mise en oeuvre de ce manifeste résulte principalement des contacts et études réalisés lors du camp.
Sur le plan local deux structures ont montré leur efficacité : le cercle et le groupe d’étude.
Le cercle a plutôt pour objectif d’organiser les activités légitimistes sur le plan régional.
Le groupe d’étude est souvent une émanation du cercle, il consiste en la réunion périodique d’un petit nombre de personnes afin d’étudier différents documents de base dont certains figurent ci-après. Le mode de fonctionnement du cercle a fait l’objet d’une étude que l’U.C.L.F. tient à la disposition des personnes qui souhaiteraient en créer un.
L’expérience montre que la manière la plus efficace de s’instruire pour vaincre en politique est, outre la lecture individuelle, l’étude en petits groupes : il s’y produit une excellente émulation portant beaucoup de fruits sur le plan doctrinal et une amitié qui aide à surmonter les difficultés.
Les personnes qui souhaiteraient participer aux activités d’un cercle légitimiste peuvent se renseigner à l’adresse ci-dessous pour connaître ce qui existe dans leur région. Celles qui souhaitent créer un cercle dans une région où il n’y en a pas actuellement peuvent également contacter l’U.C.L.F. et demander la visite et les conseils d’un responsable.


U.C.L.F.
Château de Bonnezeaux
49380 THOUARCE